Exemple de passages busés sous chaussée dans le Marais poitevin - Techniques et coûts

Xavier Baron (PNR Marais poitevin)

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La Loutre d’Europe est largement présente dans le Marais poitevin et les constats de collisions avec les véhicules sont nombreux. Aussi, des aménagements ont été créés depuis les années 90 pour réduire les mortalités routières des loutres.

On comptabilise à ce jour 31 aménagements réalisés par différents opérateurs dans le Marais poitevin : les Conseils départementaux (n=22), ASF (n=2) et le PNR du Marais poitevin (n=7).

Ces aménagements sont destinés à assurer une continuité écologique et à garantir l’utilisation de corridors de déplacements sécurisés pour les loutres. Ils sont nommés « passages à loutres » et sont de deux types :

  • des gros ouvrages hydrauliques (ponts) adaptés ou réadaptés pour maintenir la continuité de déplacement grâce à des dispositifs de type « encorbellement » ou « banquette » (n = 15),
  • et des systèmes busés disposés sous la chaussée routière permettant un franchissement souterrain de la voie, toujours hors d’eau. Ils sont souvent nommés « buses sèches » (n = 16).

Pour ce qui concerne les passages busés, un bilan a été conduit afin d’identifier les aspects techniques, organisationnels et financiers ainsi que les limites de ce dispositif de franchissement.

Sur le plan technique, ces aménagements doivent suivre des principes qui garantissent la sécurisation des franchissements pour la faune semi aquatique, ceci dans le respect du code de la voirie.

Les procédures et logistiques sont de grande importance ; de l’approche de faisabilité jusqu’à la réalisation concrète et aux coûts. Deux phases sont identifiées :

  • la mise en œuvre administrative qui est constituée par l’élaboration de dossiers techniques,
  • et la mise en œuvre technique aboutissant à la réalisation des travaux.


    Globalement, la rencontre préalable et le partenariat avec le service routier compétent améliore considérablement l’organisation des procédures et du chantier.
    Ces phases totalisent 12 à 20 jours de travail d’animation et de suivi et le coût d’un passage busé d’une douzaine de mètres varie entre 11 000 et 17 800 € TTC.
    Enfin, ce type d’aménagement est jugé avantageux de par son rapport efficacité/coût, sa facilité d’installation et son utilisation rapide par les Loutres. Cependant, des limites techniques peuvent compromettre certains projets comme par exemple l’existence réseaux enterrés ou encore une topographie inadaptée.
    Pour conclure, la mise en place de buses sèches sous chaussée est normalement une mesure réparatoire. Mais elle est aussi développée au regard de son rapport efficacité/coût.

La procédure de mise en œuvre est longue mais totalement réalisable et facilitée si un partenariat amont est créé avec les gestionnaires des voies routières.

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