Le Milan royal

Milan royal (Milvus milvus) - Crédit photo : Pierre Petit, photographe
Le Milan royal (Milvus milvus) est un rapace diurne en très forte régression, partiellement migrateur. Il a fait l’objet d’un Plan National d’Actions mis en œuvre par le ministère chargé de l’Environnement. Ce Plan Nation d’Actions est actuellement en cours de révision pour être reconduit. Son objectif sera de stopper le déclin des effectifs français et de restaurer les populations.

Présentation de l’espèce

La Milan royal est un rapace diurne d’environ 1,50 m d’envergure facilement identifiable, entre autres grâce à sa longue queue rousse triangulaire, profondément échancrée. Sa tête est blanchâtre et le plumage brun rouge dessus et roux rayé de brun dessous. Les ailes sont tricolores dessus et on peut observer au-dessous deux fenêtres blanches caractéristiques.

En France, la population nicheuse est estimée entre 3 000 et 3 900 couples (soit près de 16 % de la population mondiale !). Dans les Pyrénées, plusieurs couples reproducteurs ont été inventoriés, notamment dans la partie occidentale de la chaine pyrénéenne.

En hiver, près de 5 000 individus sont présents dans les Pyrénées et dans le Massif central auxquels il faut ajouter la population corse sédentaire. La France est survolé par les importantes populations continentales et nordiques lors des migrations printanière et automnale.

Statut de protection

Le Milan royal bénéficie depuis le 24 avril 1972 d’une loi interdisant la chasse de tous les rapaces diurnes. La réglementation française, par sa loi n° 76-629 du 10/07/1976 relative à la protection de la nature, le classe parmi les oiseaux protégés par l’article 1 de l’arrêté du 17/04/1981 modifié (JORF du 19/05/81) qui stipule, que sont interdits en tout temps et sur tout le territoire métropolitain, la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation ; pour les spécimens vivants ou morts, le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat.

Au niveau européen, il figure en annexe I de la Directive « Oiseaux » (n° 79/409 CEE du Conseil du 02/04/79) concernant la conservation des oiseaux sauvages (JOCE du 25/04/79 - dernière modification JOCE du 30/06/96) qui mentionne que le Milan royal fait l’objet de mesures spéciales de conservation, et en particulier en ce qui concerne son habitat (Zone de Protection Spéciale).

Le Milan royal figure également en annexe II de la Convention de Washington du 03/04/1973 relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) (JORF du 17/09/78 - dernière modification JORF du 22/03/96), ce qui le classe comme espèce vulnérable dont le commerce est strictement réglementé.

Pour le règlement communautaire CITES (CEE) n° 365/82 du Conseil du 03/12/82 relatif à l’application dans la Communauté de la CITES (dernière modification JOCE du 10/03/95), il figure en annexe C1 comme espèce menacée d’extinction dont le commerce à l’intérieur de l’Union européenne est interdit, sauf dans des conditions exceptionnelles.

Il apparaît en annexe II, comme espèce de faune strictement protégée, dans la Convention de Berne du 19/09/1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (JORF du 28/08/90 et du 20/08/96). Dans la Convention de Bonn du 23/06/1979 (annexe II) du 23/06/79 relative à la conservation des espèces migratrice appartenant à la faune sauvage (JORF du 30/10/90), il est mentionné que l’espèce migratrice se trouve dans un état de conservation défavorable nécessitant l’adoption de mesures de conservation et de gestion appropriées.

Suite à sa protection, son aire de répartition s’est considérablement accrue entre les années 60 et la fin des années 80. Le début des années 90 marque l’amorce d’une diminution qui se poursuit à l’heure actuelle.

Cette régression touche de plein fouet les populations du nord-est de la France, celles du Jura et celles situées sur les franges nord et est du Massif central. Elle est liée, d’une part, à la destruction de ses habitats notamment la mécanisation agricole (suppression des haies), et d’autre part, à des menaces directes (telles que empoisonnement, électrocution, ou collision avec des véhicules). Les régions du sud-ouest et de la Corse sont pour l’instant épargnées.

Compte-tenu des derniers changements de statut sur les listes rouges européenne et mondiale, le Milan royal est considéré comme une des espèces les plus menacées de France, où un quart de sa population mondiale est abritée.

Pour plus d’informations :

Site de la Ligue pour la Protection des Oiseaux - Milan royal

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