Le réseau régional de collecte et de valorisation des cadavres de Loutre dans les Pays de la Loire

Alain Texier (Naturalistes Vendéens) et Didier Montfort (SFEPM) (Correspondants Loutre SFEPM région des Pays de la Loire), Benoit Marchadour (Coordination LPO Pays de la Loire) (animateur du PRA Loutre Pays de la Loire)

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En Pays de la Loire, la Loutre est principalement présente sur les départements de la Vendée et de la Loire-Atlantique. Depuis les années 2000, elle colonise timidement les départements du Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe.
La région possède le triste record d’être l’une des plus meurtrières pour la Loutre par collisions routières, notamment sur les grandes zones humides (Marais poitevin, Brière, Marais breton). On dénombre 222 signalements de Loutres mortes sur les routes entre 2001 et 2010.

Depuis les années 1980, les données de collisions sont principalement collectées par des réseaux d’observateurs en Vendée et en Loire-Atlantique (particuliers, associations, ONCFS, PNR, syndicats mixtes, chasseurs, piégeurs,…) et centralisées par différents organismes. La collecte des cas de mortalité a surtout pour objectif d’identifier les principaux secteurs de collisions routières afin de réfléchir à des solutions susceptibles d’atténuer ou de supprimer les risques pour les animaux, et de proposer par exemple des passages à Loutre (buse sèche, encorbellement,…) à l’aide des services routiers.

De plus, des études écotoxicologiques et ADN ont pu être menées grâce à ce réseau lorsque les cadavres étaient ramassés.
La reconquête de divers bassins versants par la Loutre et la densité croissante des trafics et des obstacles routiers ont régionalisé la problématique de cette mortalité accidentelle. Face à ce constat et profitant du PNA Loutre et des protocoles de valorisation des spécimens de Loutre découverts morts, il est apparu nécessaire d’étendre, de structurer et de rendre officiel le réseau de collecteurs.

Dans le cadre de la déclinaison régional du plan, 4 à 5 personnes par département, coutumières des sujets liés aux carnivores sauvages, sont autorisées par dérogation ministérielle, à se déplacer sur les lieux en cas de mortalité et à mettre en œuvre au minimum le niveau 1 du protocole national avec les prélèvements génétiques. Ces derniers sont centralisés à l’ENV de Nantes (ONIRIS/Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes-Atlantique).

Afin d’améliorer la remontée de l’information sur la découverte d’un cadavre, la liste des personnes a été transmise aux services routiers, DDT, DREAL, fédérations de chasse et de pêche, ONCFS, préfectures, …

Les données de mortalité réparties dans les différentes bases de données naturalistes seront centralisées annuellement. Ceci permettra de mieux identifier les secteurs de mortalité à l’échelle de la région, d’harmoniser les démarches de sensibilisation des services routiers et d’engager des actions de protection (passage à Loutre, etc).

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