Extension de la réserve naturelle nationale de la baie et du marais d’Yves en Charente-Maritime
De nombreuses espèces végétales et d’invertébrés typiques des estrans rocheux et vaseux ont été recensées dans le secteur et représentent un enjeu fort d’un point de vue fonctionnel, en tant que ressource alimentaire indispensable à l’avifaune qui fréquente les baies d’Yves et Fouras, notamment en période d’hivernage.
Sur la zone terrestre, les enjeux sont plus variés avec tous les groupes d’oiseaux représentés (passereaux, anatidés, rapaces) et une plus grande diversité de fonctions : zones de reproduction notamment, de repos, de gagnage.
Le décret n°2024-1030 du 14 novembre 2024 redéfinissant le périmètre et la réglementation de la réserve naturelle nationale de la baie et du marais d’Yves porte la surface de la réserve à 1 206 ha, comprenant les 188 ha déjà classés. Ces nouveaux hectares s’étendent sur les parcelles compensatoires à la digue de protection au nord de la réserve, les propriétés du Conservatoire du littoral au sud, des parcelles privées sur l’Anse de la commune de Fouras, ainsi que la zone « d’emprunt » des matériaux nécessaires à la construction de la digue (44 ha).
La partie maritime d’extension de la RNN des marais d’Yves (880 ha) est située intégralement en zone d’estran plus ou moins découverte en fonction des coefficients de marée. Elle intègre l’essentiel des herbiers de zostère de la baie et une large part de la zone de gagnage des oiseaux.
Originalité et richesse
La réserve naturelle de la baie et du marais d’Yves fait partie intégrante des marais littoraux du Centre-Ouest de la France. L’originalité et la richesse de la réserve résident en sa géomorphologie très particulière et unique sur le littoral charentais avec une alternance de cordons sableux et de zones argileuses. Cette diversité pédologique permet le développement d’habitats et d’espèces très diversifiés (32 habitats naturels et semi-naturels ont été identifiés).
Cette nouvelle réserve contribue à l’atteinte des objectifs ambitieux fixés par la Stratégie nationale pour les aires protégées 2030. Celle-ci vise notamment à développer, de manière concertée, des zones de protection forte, en ciblant prioritairement des écosystèmes remarquables et riches en biodiversité ou particulièrement vulnérables face aux changements à venir.
Cette extension répond au besoin de création d’une zone de quiétude pour les espèces au sein d’un espace littoral concentrant les enjeux et usages anthropiques. Elle permettra de désenclaver quelque peu la RNN en renforçant son rôle fonctionnel, de conservation sur un littoral de plus en plus contraint par les activités humaines.
L’intérêt de l’extension porte à la fois sur les habitats et sur les espèces liées à ces végétations, tout en permettant d’assurer la fonctionnalité optimale de ce réservoir de biodiversité.