Le 14 avril 2025, le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) a émis un avis favorable au lancement d’un Plan National d’Actions (PNA) en faveur de deux espèces d’amphibiens : le Calotriton des Pyrénées (Calotriton asper) et la Grenouille des Pyrénées (Rana pyrenaica). Il s’agit du 10e plan national d’actions coordonné par la DREAL Nouvelle-Aquitaine.
Ces deux espèces sont endémiques des Pyrénées, c’est-à-dire qu’elles ne sont présentes que dans le massif. Ainsi, la moitié de l’aire de répartition du Calotriton se situe dans la partie française des Pyrénées et la Grenouille des Pyrénées n’est présente que dans quelques communes des Pyrénées-Atlantiques. Ces espèces fréquentent spécifiquement les torrents de montagne, lacs et laquets, mais aussi les milieux forestiers (voire cavernicoles pour le Calotriton).
Des espèces soumises à de nombreuses pressions anthropiques
Ces espèces, pourtant protégées sur le territoire national, font face à de nombreuses menaces. Le Calotriton et la Grenouille sont respectivement classés « vulnérable » et « en danger » sur la liste rouge nationale de l’UICN, avec des tendances de population en diminution.
Concrètement, ces espèces subissent les effets de l’introduction de poissons pour le développement de la pêche sportive et de loisir. Ces poissons, tels que la Truite arc-en-ciel, prédatent les œufs et les juvéniles des amphibiens et entrent en compétition pour les ressources alimentaires. Ensuite, les activités humaines (coupe à blanc dans les forêts des piémonts, captage d’eau) participent à la fragmentation et la destruction des habitats des amphibiens. Cela a notamment pour effet l’appauvrissement génétique des populations. De plus, les populations souffrent de la dégradation des milieux aquatiques et terrestres du fait des activités sportives en plein essor dans les Pyrénées et du surpâturage. Ces espèces font aussi face aux menaces courantes sur la biodiversité comme les pollutions, les espèces exotiques envahissantes, les maladies émergentes ou encore le réchauffement climatique.
La mise en place du PNA comme outil d’accélération de la protection de ces espèces
Pour contrer ces menaces, la DREAL Nouvelle-Aquitaine est chargée de coordonner un premier PNA de restauration des populations, d’une durée de 5 ans. Pour ce faire, elle pilotera d’abord la rédaction du plan en partenariat avec la Société Herpétologique de France (SHF). Une fois le plan validé par le CNPN, la DREAL Nouvelle-Aquitaine coordonnera le réseau d’acteurs et la mise en place des actions du PNA aux côtés de la SHF, structure animatrice de ce plan. Fort d’un réseau d’acteurs motivés ayant déjà travaillé sur ces espèces par le biais d’études, de thèses et de programmes, ce PNA marque la volonté d’accentuer la protection et la restauration de ces espèces endémiques.