Le projet de mise à 2X3 voies de l’A63 en Gironde

Du 30 janvier au 30 avril 2023, l’État organise la concertation préalable du public sur la poursuite de l’aménagement de l’A63 en Gironde.

Il s’agit d’une procédure réglementaire régie par le Code de l’environnement. L’État a saisi la CNDP le 23 février 2022. La Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé le 3 mars 2022 l’organisation d’une concertation préalable, pour laquelle elle a désigné deux garantes : Marion Thenet et Marion Juliot. Le 7 décembre 2022, la CNDP a validé le dispositif de concertation proposé par l’État.

Situation actuelle de l’A63 en Gironde

Le projet de poursuite de l’aménagement de l’A63/A660 concerne une section de 35 km de l’A63 en Gironde, entre la rocade bordelaise et la section concédée à Atlandes, ainsi que l’A660 entre Mios (nœud 22 de l’A63) et La Teste-de-Buch. Il s’agit d’une section à 2x2 voies, alors que l’A63 a une configuration à 2x3 voies dans les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Un axe très sollicité

L’A63 fait face à un trafic élevé entre la rocade bordelaise et le nœud 22 (point de jonction avec l’A660, en direction d’Arcachon). Le trafic peut même dépasser 80 000 véhicules par jour à l’approche de la rocade bordelaise. La part majoritaire du trafic concerne des déplacements domicile-travail.

Autre difficulté : les poids lourds. Ils représentent 17 à 30 % du trafic. Environ 80 % d’entre eux sont en transit sur le corridor atlantique entre le nord de la France et la péninsule ibérique.

Ce trafic élevé a plusieurs conséquences :

  • Saturation aux heures de pointe (matin et soir) et lors des week-ends d’été ;
  • Nuisances pour les riverains ;
  • Trafic parasite sur les voies secondaires, parfois dans les bourgs ;
  • Accidentologie anormalement élevée (8 fois plus élevée que la moyenne des autoroutes françaises à 2x2 voies).

Trois objectifs

Le projet d’aménagement de l’A63 poursuit les trois objectifs suivants :

  • Améliorer la fluidité et le fonctionnement de l’itinéraire actuel ;
  • Améliorer les conditions de sécurité ;
  • Garantir une meilleure intégration environnementale de l’infrastructure.
© Francom



Trois scénarios envisageables

Pour répondre à ces objectifs, l’État a étudié trois scénarios détaillés dans le dossier de concertation :

  • L’absence d’aménagement de l’axe ;
  • L’aménagement complet, sur 35 km de l’A63 par mise en concession ;
  • La mise à 2x3 voies partielle financée sur crédits publics, sur 7 km entre le sud de l’échangeur 25 et la rocade.

Scénario 1 : l’absence d’aménagement de l’axe

Le premier scénario ne prévoit aucun aménagement de l’A63. Il repose donc sur l’hypothèse d’une diminution du trafic routier sous l’effet combiné d’une réduction des déplacements et du développement des moyens de transport alternatifs.
Son coût d’investissement est donc nul et il n’occasionne pas de travaux causant un impact négatif sur l’environnement.
Cependant, les perspectives d’évolution étudiées par la DREAL montrent que le trafic sur l’A63 pourrait atteindre 86 000 véhicules/jour au nord de l’échangeur 25, malgré la montée en puissance du RER Métropolitain qui renforcera l’offre ferroviaire entre Bordeaux et Arcachon. Ce niveau de trafic sur une autoroute à 2x2 voies fait craindre une détérioration de la sécurité des usagers, du fonctionnement de l’économie, et du cadre de vie le long des voiries secondaires.


Scénario 2 : Aménagement à 2x3 voies complet, financé par concession

Ce scénario prévoit l’aménagement à 2x3 voies de l’intégralité de l’A63 en Gironde, sur 35 km depuis la rocade bordelaise jusqu’à Salles. Pour financer ce projet de 290 M€ HT (valeur 2020), l’État désignerait un concessionnaire chargé des travaux et de l’exploitation.

Ce scénario permettrait une fluidification du trafic, avec un gain de temps pouvant atteindre 5 à 10 minutes sur l’itinéraire complet. La sécurité serait également améliorée. Une mise aux normes complète de sécurité serait mise en œuvre sur l’A63 et sur l’A660.
Qui dit concessionnaire dit péage. Des portiques permettant un fonctionnement en flux libre (sans arrêt à une barrière) seraient mis en place. En ce qui concerne le périmètre concerné par le péage, plusieurs hypothèses sont envisageables : la plus étendue atteindrait l’échangeur 21 au sud, l’échangeur 5 à l’ouest et la rocade au nord ; il est également envisageable d’exclure certains secteurs de l’itinéraire payant. Les premières analyses permettent d’envisager un coût de 0,04 €TTC/km (valeur 2020) pour les véhicules légers sur l’A63 et 0,20 €HT/km (valeur 2020) pour les poids lourds. Mais ce n’est qu’après la désignation d’un concessionnaire que le tarif final serait connu. La mise en place de péage comporte un risque de report de trafic sur les voies secondaires.


Scénario 3 : Aménagement à 2x3 voies partiel, financé sur crédits publics

A la demande des élus, l’État a élaboré un scénario d’aménagement partiel réalisé sur crédits publics. Celui-ci ne concerne que les 7 km entre le sud de l’échangeur 25 et la rocade bordelaise, soit la section la plus congestionnée.
Il permettrait un gain de 2 à 4 minutes et une amélioration de la sécurité sur cette section, qui bénéficierait aussi d’une mise aux normes environnementales. Les riverains bénéficieraient de la mise en œuvre de protections acoustiques et d’une maîtrise du trafic sur les voies secondaires.
Sans péage, le projet de 54,5 M€ (valeur 2020) serait financé par l’État et les collectivités, à travers le mécanisme de contrat de plan État-région (CPER). Son coût serait donc supporté par les contribuables.


L’aménagement sur le terre-plein central

L’A63 dispose d’un très grand terre-plein central, mesurant 10 à 55 m de largeur. Quelle que soit sa longueur, l’aménagement pourrait donc y être réalisé, sans consommer de foncier.

La mise en place d’une voie dédiée

En cas d’élargissement de l’A63 à 2x3 voies, il serait possible de mettre en place une voie réservée, dite « VR2+ » pour les véhicules à fort taux d’occupation : covoiturage, bus, taxis. Ce dispositif (permanent ou ponctuel) favorise les alternatives à la voiture individuelle, ce qui a un effet positif sur le niveau de congestion et sur les émissions de gaz à effet de serre.




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