Le Vison d’Europe est un petit carnivore semi-aquatique de la famille des mustélidés. Très discret, il affectionne les milieux humides avec une végétation dense (cours d’eau, marais, prairies humides…), pour chasser ou s’abriter.
On le qualifie d’espèce « parapluie » car le protéger permet de sauvegarder les zones humides et les autres espèces qui fréquentent ces milieux.
Le Vison d’Europe : Protection et réintroduction d’une espèce menacée (vidéo, durée : 6 min 9 s)
Classé en danger critique d’extinction, c’est le petit carnivore le plus menacé d’Europe. La perte de ses habitats, la progression du Vison d’Amérique (espèce exotique envahissante concurrente), les collisions routières et les destructions accidentelles sont les principales causes de raréfaction de l’espèce en France. La France abrite l’une des cinq dernières populations sauvages localisée dans le sud-ouest, majoritairement en Nouvelle-Aquitaine avec un effectif estimé à moins de 250 individus.
L’espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (PNA) pour la période 2021-2031, qui définit les actions à mettre en œuvre pour la restauration de l’espèce dans un état de conservation plus favorable. La DREAL Nouvelle-Aquitaine coordonne et participe au financement de ce plan à l’échelle nationale. Le service patrimoine Naturel et la chargée de mission référente sur cette espèce, Aurore Perrault, travaille en étroite collaboration avec l’OFB qui assure l’animation scientifique et technique. En complément, le Groupe de Recherche et d’Investigation sur la Faune Sauvage (GRIFS) est chargé de l’animation du réseau de partenaires. Plus de 150 structures partenaires sont impliquées dans le PNA et participent à sa mise en œuvre.
Afin de soutenir les populations sauvages de Vison d’Europe, une opération de réintroduction de l’espèce a été conduite à l’été 2025 sur la Vallée de la Charente et ses affluents (entre Saintes et Angoulême).
Un gros travail de neutralisation des menaces et de communication a été conduit en amont.
Il s’agit d’une première en France, mais les équipes du PNA ont pu bénéficier des retours d’expérience estoniens et espagnols.
Les individus sont issus des élevages conservatoires situés à Zoodyssée (79) et à la Réserve Zoologique de Calviac (24). En 2025, ce sont 10 jeunes de l’année qui ont passé 2 semaines en enclos d’acclimatation avant d’être libérés. Ils seront suivis par télémétrie pendant 6 mois à 1 an pour connaître leur devenir (survie, reproduction…) et étudier leur comportement.
Ce travail partenarial encadré scientifiquement est prévu pour durer au moins 10 ans. Mais il est également essentiel de veiller à la sauvegarde du Vison d’Europe en nature, en préservant ses habitats et en lui offrant des zones de quiétude.