Mesurer le débit d’un cours d’eau quand il est au plus bas

En hydrométrie aussi, il faut savoir faire le grand écart : des gros cours d’eau qui débordent aux petites rivières qui s’assèchent, les équipes d’hydromètres de la DREAL sont à pied d’œuvre pour en mesurer le débit.

Pendant l’étiage (la période de basses eaux), il s’agit de diffuser les données débitmétriques les plus fiables possibles. Ces données sont indispensables aux DDT-M pour rédiger les arrêtés préfectoraux de restriction des usages de l’eau lorsque la situation hydrologique l’exige. En temps réel ou en temps différé, ces données sont également largement utilisées par d’autres acteurs. Notamment pour ceux ont en charge de gérer le soutien d’étiage, d’organiser la répartition des prélèvements, d’assurer la préservation des milieux aquatiques ou encore de promouvoir des activités touristiques, etc.

Dans cet exercice, les hydromètres doivent faire face à 3 enjeux principaux :

  • Mesurer des vitesses extrêmement faibles, de l’ordre de quelques cm/s

La mesure du débit est une mesure indirecte. Elle résulte du produit de la vitesse moyenne de l’écoulement (en m/s) et de la section du cours d’eau (en m²). Si la mesure de la section ne présente pas de difficulté particulière à l’étiage, les vitesses extrêmement faibles rencontrées sur certains cours d’eau restent difficiles à mesurer, malgré la diversité et la sophistication des matériels utilisés : moulinet à hélice, courantomètre (ou profileur) acoustique, courantomètre électromagnétique, etc.

Drones aquatiques inter-comparaison station de Vivonne sur le Clain – juin 2021
© DREAL Nouvelle-Aquitaine - SRNH

  • Des rivières qui bougent, qui vivent

Les modifications naturelles plus ou moins fréquentes du lit des rivières, souvent lors des crues hivernales, imposent la réalisation fréquente de jaugeages lors du tarissement des cours d’eau pour assurer une production de débits fiables. Par ailleurs, la végétation aquatique est de plus en plus présente dans nos rivières et vient modifier très rapidement la relation hauteur-débit (courbe de tarage) pendant la période d’étiage.

Station de Moulin de Châtre sur la Boutonne – juin 2022
© DREAL Nouvelle-Aquitaine - SRNH

  • Communiquer sur l’incertitude des résultats

L’accroissement de la fréquence des étiages sévères et les limites associées aux techniques actuelles de mesurage des vitesses d’écoulement conduisent le SRNH à engager une réflexion sur la qualification des incertitudes associées à la production des données débitmétriques. Par exemple, en été sur certaines stations, le développement d’herbiers et de végétation aquatique provoquent un encombrement progressif au droit de la station de mesure, induisant un facteur d’incertitude sur le débit produit. L’objectif est de sensibiliser les différents acteurs à la connaissance et à la prise en compte de ces incertitudes pour une gestion durable et équilibrée de la ressource en eau.

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