Plan National d’Actions en faveur de la loutre d’Europe : un bilan positif

Les 17 et 18 juin, une centaine d’acteurs concernés par la loutre, issus entre autres du monde associatif, des collectivités, des services de l’Etat et de bureaux d’études spécialisés, ont tiré le bilan de la mise en œuvre du Plan National d’Action 2009-2015 en faveur de l’espèce. Bilan positif puisqu’on constate un retour de la loutre dans plusieurs régions. L’espèce est toutefois encore absente dans le Nord et l’Est de la France. Après la restauration de l’espèce, le second PNA se focalisera sur sa conservation.

Les Plans Nationaux d’Actions (PNA) constituent, depuis 1996, l’un des outils de la stratégie nationale pour la biodiversité du ministère en charge de l’écologie, visant à assurer le bon état de conservation d’espèces menacées d’extinction et de leurs milieux. Plusieurs espèces ou groupes d’espèces font l’objet de PNA, comme la loutre d’Europe (Lutra lutra) dont les populations étaient en fort déclin à la fin du XXème siècle. Autrefois chassée pour sa fourrure et sa viande et parce qu’elle était considérée comme une concurrente de l’Homme en raison de son régime piscivore, la loutre a également souffert de la dégradation et de la fragmentation de ses habitats. Les collisions routières représentent désormais la principale cause de mortalité de l’espèce.

La DREAL Limousin - désormais Nouvelle Aquitaine- a été coordinatrice du PNA pour la restauration de la loutre d’Europe de 2009 à 2015. L’animation nationale des actions a été confiée à la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM). L’année 2016 étant consacrée au bilan de ce PNA, ainsi qu’à la préparation d’un nouveau plan dit de conservation, il a semblé opportun d’organiser un séminaire national présentant aux acteurs dont l’activité est en rapport direct ou indirect avec cette espèce, les avancées réalisées en matière de connaissance, protection et intégration dans les activités économiques de la Loutre, ainsi que les marges de progrès encore nécessaires.

Pendant deux jours, les 17 et 18 juin derniers, une centaine d’acteurs concernés par l’espèce (associations naturalistes, services de l’état, collectivités, gestionnaires et usagers d’espaces naturels, chasseurs, piégeurs, bureaux d’études…) ont échangé sur le bilan, positif, de ce plan d’actions : celui-ci a permis d’accompagner la Loutre dans la recolonisation de ses anciens territoires vers le nord et l’est de la France, l’espèce est mieux connue ainsi que les menaces qui pèsent encore sur elle, des solutions ont été développées pour réduire les mortalités notamment par collisions routières, ainsi que pour permettre la cohabitation de l’espèce avec les piscicultures… La deuxième journée était d’ailleurs consacrée à la visite sur la commune de Saint-Pierre-de-Frugie (Dordogne) d’une pisciculture équipée de systèmes de protection contre la prédation de la loutre, ainsi qu’à la présentation d’un outil de sensibilisation à la protection de la Loutre et des milieux aquatiques.

Des menaces subsistent encore sur l’espèce et des efforts restent à faire pour assurer la poursuite de son mouvement de recolonisation et la baisse des mortalités accidentelles. Un nouveau plan d’actions est en cours de préparation, cette fois consacré non plus à la restauration mais à la conservation de la loutre, conformément aux orientations figurant dans le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité.

Pour plus d’informations, reportez-vous aux fiches d’approfondissement suivantes :

Loutre européenne ©Rachel Kuh - SFEPM

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