Transport de marchandises

Le transport public (ou « pour compte d’autrui ») de marchandises par route et la location de véhicules industriels avec conducteur destinés au transport de marchandises sont des activités réglementées et soumises à une obligation d’inscription au registre des transporteurs.

Le transport public est le transport d’un point A à un point B d’une marchandise qui ne vous appartient pas. La prestation de transport public peut être effectuée soit sous couvert d’un contrat de transport proprement dit, soit sous couvert d’un contrat de location de véhicules avec conducteurs.

À contrario, sont exonérées de l’inscription au registre des transporteurs, les entreprises effectuant des transports de marchandises pour leur propre compte (la marchandise transportée leur appartient) ou de la location de véhicules industriels sans conducteur.

Exigence d’établissement

Selon les dispositions des articles R.3113-18 à R.3113-20 du Code des transports, l’exigence d’établissement d’une entreprise de transport routier, est satisfaite lorsque l’entreprise :

  • dispose en France d’un établissement constituant le siège de l’entreprise ou, pour une entreprise étrangère, son établissement principal ;
  • dispose en France, le cas échéant hors de son siège ou de son établissement principal, de locaux, dans lesquels l’entreprise conserve ses principaux documents d’entreprise ;
  • dispose d’un ou plusieurs véhicules motorisés détenus en pleine propriété ou en vertu d’un contrat de location-vente, de location, de crédit-bail ou de mise à disposition. Cette obligation peut être satisfaite après obtention de l’autorisation d’exercer la profession de transporteur, de déménageur ou de loueur de véhicules industriels avec conducteur ;
  • dirige de manière effective et en permanence les activités relatives aux véhicules au moyen d’équipements administratifs nécessaires et d’installations techniques appropriées situés dans la région où l’entreprise est établie ou dans une région limitrophe.

Les locaux qui ne sont pas ceux du siège ou de l’établissement principal doivent être situés dans la région où l’entreprise est établie ou dans une région limitrophe.

Exigence d’honorabilité professionnelle

Selon les dispositions de l’article R.3211-24 du Code des transports, l’exigence d’honorabilité doit être satisfaite par les personnes suivantes :

  • l’entreprise, personne morale,
  • le commerçant chef d’entreprise individuelle,
  • les associés et les gérants des sociétés en nom collectif,
  • les gérants des sociétés à responsabilité limitée,
  • les associés commandités et les gérants des sociétés en commandite,
  • le président du conseil d’administration ou les membres du directoire et les directeurs généraux des sociétés anonymes,
  • le président et les dirigeants des sociétés par actions simplifiées,
  • le gestionnaire de transport.

N.B. : Inutile de produire votre extrait du casier judiciaire, la DREAL le demande directement auprès du Ministère de la Justice.

L’exigence d’honorabilité n’est plus satisfaite si la personne, responsable légale ou détentrice de l’attestation de capacité professionnelle, a fait l’objet :

  • soit de plusieurs condamnations mentionnées au bulletin n° 2 du casier judiciaire prononçant une interdiction d’exercer une profession commerciale ou industrielle,
  • soit de plusieurs condamnations mentionnées au bulletin n° 2 du casier judiciaire pour l’un des délits visés à l’article R3113-26-2° du Code des transports,
  • soit de plusieurs amendes de 3ᵉ, 4ᵉ ou 5ᵉ classes pour des infractions aux règles s’appliquant au transport routier (article R3113-26-3° du Code des transports).

Les personnes physiques qui ne résident pas en France ou qui résident en France depuis moins de cinq ans doivent apporter la preuve qu’elles satisfont dans leur état de résidence habituelle, ou dans l’État de la résidence habituelle précédente, à la condition d’honorabilité professionnelle définie par cet État pour l’accès à la profession de transporteur par route.

Exigence de capacité professionnelle

L’exigence de capacité professionnelle est satisfaite quand le gestionnaire, qui assure la direction permanente et effective de l’activité transport, est titulaire :

  • d’une attestation de capacité en transport lourd si l’entreprise exploite des véhicules dont le poids maximal autorisé (PMA) excède 3,5 tonnes ou, à l’international, des véhicules dont le PMA excède 2,5 tonnes.
    • Cette attestation peut s’obtenir :
      • par examen écrit (examen national, 1 session par an, en octobre),
      • par équivalence de diplôme national ou visé par l’État, d’un titre universitaire, d’un certificat d’études ou d’un titre professionnel délivrés en France par les établissements d’enseignement supérieur ou les organismes habilités (exemples : BTS « Transports », DUT « Gestion logistique et transports ») Décision ministérielle du 06/02/2023 listant les diplômes, titres ou certificats recevables,
      • par expérience professionnelle pour les personnes fournissant la preuve qu’elles ont géré de manière continue une entreprise de transport public routier de marchandises, de déménagement ou de location de véhicules industriels avec conducteur destinés au transport de marchandises, dans un ou plusieurs États appartenant à l’Union européenne durant les dix années précédant le 4 décembre 2009.
  • d’une attestation de capacité en transport léger si l’entreprise exploite des véhicules dont le PMA n’excède pas 3,5 tonnes (et n’excèdent pas 2,5 tonnes à l’international).
    • Cette attestation peut s’obtenir :
      • par formation-examen de 105 heures auprès d’un centre de formation agréé (Je cherche un centre de formation),
      • par équivalence de diplôme : le baccalauréat « Transport » ou « Exploitation des transports » ou le titre professionnel d’exploitant en transport routier de marchandises permettent l’obtention par équivalence directe,
      • par expérience professionnelle pour les personnes pouvant justifier d’une expérience d’encadrement ou responsabilité dans une entreprise de transport public routier de marchandises inscrite au registre des transporteurs, en continu pendant au moins 2 ans, ces fonctions n’ayant pas pris fin depuis plus de 10 ans.

Exigence de capacité financière

Selon les dispositions des articles R.3211-32 à R.3211-35 du Code des transports, l’exigence de capacité financière est satisfaite lorsque le montant des capitaux propres ou du capital libéré (s’il s’agit d’une création d’entreprise), éventuellement augmenté du montant de garantie financière, est au moins égal au montant de la capacité financière exigible.

La condition de capacité financière consiste pour une entreprise à disposer des ressources financières nécessaires pour assurer la mise en œuvre correcte et la bonne gestion de l’entreprise.

Le montant de la capacité financière exigible dépend du nombre et du type de véhicules exploités par l’entreprise :

  • 1er véhicule ayant un Poids Maximal Autorisé (PMA)> 3,5 tonnes : 9 000 €
  • véhicules suivants ayant un PMA> 3,5 tonnes : 5 000 € par véhicule
  • 1er véhicule ayant un PMA ≤ 3,5 tonnes : 1 800 €
  • véhicules suivants ayant un PMA ≤ 3,5 tonnes : 900 € par véhicule.
EXEMPLE : Montant de capacité financière exigible pour une entreprise qui exploite

  • 3 véhicules ayant un PMA > 3,5tonnes et 4 véhicules ayant un PMA ≤ 3,5 tonnes
  • 3 véhicules ayant un PMA > 3,5 tonnes : 9 000 + (5 000 × 2) = 19 000 €
  • 4 véhicules ayant un PMA ≤ 3,5 tonnes : 1 800 + (900 × 3) = 4 500 €



Total de capacité financière exigible : 23 500 €.

Garanties financières : les garanties financières accordées par les établissements bancaires et d’assurances agréés peuvent compléter les capitaux propres dans la limite de 50 % du montant de la capacité financière. Ces garanties doivent être souscrites pour un montant déterminé et pour une durée minimale d’un an.

Les garanties sont mises en œuvre par le liquidateur désigné en cas de liquidation judiciaire au bénéfice de tous les créanciers à proportion de leur créance.

Tous les documents comptables ou fiscaux relatifs à l’exigence de capacité financière communiqués directement par l’entreprise à la DREAL doivent être visés ou attesté par un expert-comptable, un commissaire aux comptes ou un centre de gestion agréé.

Lorsqu’une entreprise est autorisée à exercer à la fois la profession de transporteur public routier de personnes et celle de transporteur public routier de marchandises, la part des capitaux propres permettant de satisfaire à l’exigence de capacité financière requise pour l’une de ces activités de transport ne peut être prise en compte pour la satisfaction à l’exigence de capacité financière requise pour l’autre activité.

Sous-traitance : les entreprises inscrites au registre des transporteurs publics routiers de marchandises peuvent, dans la limite de 15 % de leur chiffre d’affaires de transport public routier de marchandises, sous-traiter des opérations à d’autres transporteurs.

Si la limite des 15 % de sous-traitance est dépassée, l’entreprise doit réduire cette activité ou demander son inscription au registre des commissionnaires, faute de quoi son représentant légal peut être poursuivi pour exercice illégal de cette profession.

Partager la page

S'abonner

Sur le même sujet